LES GENTILS BOURSIERS, site de forums de bourse à accès réservé
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

LES GENTILS BOURSIERS, site de forums de bourse à accès réservé

Quelques forums de discussion sur la bourse dans un cadre calme et sécurisé
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

 

 ¤Chronique campagnarde: l'arpenteur des prés

Aller en bas 
AuteurMessage
Elisabeth
Vieil habitué du forum
Vieil habitué du forum
Elisabeth


Nombre de messages : 11726
Date d'inscription : 29/01/2005

¤Chronique campagnarde: l'arpenteur des prés Empty
MessageSujet: ¤Chronique campagnarde: l'arpenteur des prés   ¤Chronique campagnarde: l'arpenteur des prés EmptyDim 3 Avr 2005 - 16:38

¤Chronique campagnarde: l'arpenteur des prés

Vie à la campagne. Topographie: l'arpenteur de prés; le poulain percheron; les fils de fer barbelés; les bouchures; le petit bois; la maison en ruine; le chien des chasseurs; le curage de l'étable; les poules faisanes
¤Chronique campagnarde: l'arpenteur des prés Parcellebarriere8hq
A l'automne, après l'acquisition de prés j'avais "fait l'arpenteur" à l'extérieur, munie d'un plan et, pour les mesures, pas besoin de la "chaîne" scratch qu'emmenait avec lui le héros geek du "Château" de KAFKA, j'avais simplement la longueur de mes pas; une expédition initiatique: à la découverte de mes prés.

Ce jour-là, en novembre: temps doux et soleil: j'avais fait le "tour du propriétaire" des trois prés tout récemment achetés....sauf que.... pour en faire le tour....il faut savoir précisément où ils s'arrêtent et où ils commencent...Ce fut donc le but d'une balade, qui me fit vivre d'autres choses; avec, comme à chaque fois qu'on sort à la campagne, les rencontres avec les animaux; et le regard sur les paysages.

Ce que je vais vous raconter:

Naturellement je savais "à peu près" ce que j'avais acheté: trois parcelles agricoles d'environ 5000m² chacune, à 600 m d'une maison que j'ai, et qui resteront louées pendant encore 5 ans à un éleveur de vaches. On m'avait bien dit: "la parcelle 33 c'est celle qui est face au pré où il y a un cheval; l'autre, elle commence là où une bouchure* en charmes a été abattue pour faire du bois de chauffage, la troisième, c'est la troisième parcelle à droite après le petit bois, avant celle de monsieur Machin". Bon: très bien: je ne sais pas qui est monsieur Machin, venant d'arriver dans le pays. Alors, ces derniers mois, j'étais allée (dépourvue du plan cadastral qu'on n'a que plusieurs jour après être passé chez le notaire), repérer les lieux.

*bouchure= mot campagnard désignant les haies délimitant les parcelles, les "bouchant"

L'endroit me satisfait complètement: à 4-5 mn à pied de chez moi; mon rêve étant d'avoir des poneys et des ânes, cet emplacement était pour moi une chance unique de pouvoir avoir de grands animaux. J'étais donc peu après avoir signé le compromis d'achat allée peu à peu à la découverte de ce chemin sans issue qui mène à divers prés; les prés inaccessibles étant atteints, eux, par leur fond grâce à un autre chemin rural. J'avais fait connaissance avec le cheval, que je croyais être un cheval adulte très épais des jambes, me demandant à quelle race tireuse de carriole il pouvait appartenir. En fait...c'est un poulain de percheron de deux ans, qui n'a pas du tout fini sa croissance (poids d'un mâle adulte:1300 kg: autant qu'un taureau.S'ennuyant un peu tout seul dans son pré, il me regardait arriver avec curiosité et gentillesse, et je lui parlais, me laissant renifler la main au dessus de la haie. J'avais vu, en face, une parcelle toute en longueur, qui me semblait immense en surface, bien plus qu'un demi-hectare (un demi-hectare=50mx100m ou 25mX200m):mauvais positionnement? Deux parcelles regroupées sans séparation? Du coup de l'autre côté, "la troisième parcelle après le bois" me paraissait en comparaison, ridiculement petite, et là, au contraire, je me demandais si une des haies n'était pas une ligne centrale intérieure à la parcelle et non une bouchure. Et celle à la haie mise à bas, je la trouvais aussi immense et je la voyais triangulaire alors qu'on m'avait parlé de rectangles....

D'où cette expédition: et une bonne occasion de faire un peu de marche par ce temps splendide.
Pénétration directe impossible dans une parcelle: mon locataire aime, semble-t-il, faire des noeuds compliqués avec les fils de fer barbelés, et une blessure récente au pied m'empêchait de faire trop d'acrobaties. Donc j'ai résolu de traverser le pré voisin (vide d'animaux); mais là, en enjambant un "escalier" (barrelage en bois à côté d'une barrière pour passer sans ouvrir celle-ci) moins difficile, ARGGG mon pantalon s'est piqué dans un barbelé, au moment crucial où j'étais en train de passer de l'autre côté, mes pieds étant positionnés tête-bêche, et gênée par le plan cadastral tenu par la bouche. J'ai renoncé pour ne pas me retrouver déchiquetée... au moins au niveau des vêtements. Donc je suis passée par un autre pré, à quatre pattes sous un accès matérialisé simplement par des lignes horizontales de barbelés. Je n'ai pu entrer que dans deux prés sur trois, d'ailleurs.

¤Chronique campagnarde: l'arpenteur des prés Parcelle3chenesjpg3yr
(dans cette photo: la petite ligne verte de un mètre de haut, à droite: une bouchure de charmes qui a été coupée à ras du sol il y a peu)

Ensuite, cela a été l'observation de la forme du terrain en en faisant le tour par l'intérieur: forme triangulaire ou plutôt trapézoïdale (on n'en voit la géométrie qu'en en faisant le tour pour y voir précisément les angles) et visiblement trop grand: donc mon rectangle n'était qu'une partie de ce triangle constitué, en fait, de deux parcelles: il manquait tout simplement une haie séparative; à moi de trouver la limite! Repérant vaguement sur le plan (je n'avais pas non plus de décimètre) que la ligne de séparation reliait deux point se trouvant l'un au quart d'une ligne de terrain, l'autre environ aux quatre septièmes, j'ai compté: 173 pas (sans chercher vraiment à faire des pas réguliers): le quart est environ 43 pas; à ce niveau là, j'ai cherché vainement une borne topographique (ce sont de gros blocs de plastique orange fichés dans la terre par les topographes si la mesure a été faite par un professionnel); mais dans un rayon de deux mètres j'ai trouvé la limite, bien matérialisée par une grosse pierre enfoncée dans le sol; à cet endroit là il avait aussi un piquet de clôture double: l'un de la propriété finissant et l'autre de la propriété commençant.

Ensuite, pour le terrain en longueur, il était évident qu'il manquait aussi des haies séparatives: entre le bois et le tournant, le plan révèle 6 parcelles mais il n'y a que deux bouchures: alors: 2+2+2? 3+2+1? ...Je ne savais pas si cette parcelle toute en longueur était le tiers (enfin: pas vraiment le tiers: les deux septièmes) ou la moitié de cette terre qui finissait très loin, à un rideau d'arbres: là encore, on mesure avec les pas: 63 pas; si c'est les deux septièmes, ça donne l'entrée du milieu avec une largeur de 18 pas (ridiculement étroit par rapport à la longueur de 180 pas); si c'est la moitié, ça correspond mieux avec les proportions de la parcelle montrées par le plan....mais alors, comment se répartissent les autres parcelles jusqu'au bois...tout ça m'a fait marcher en tout sens, repérer la fin du petit chemin rural qui arrive au fond du pré (droit de passage pour des voisins enclavés); contourner, compter, passer à quatre pattes sous les fils de fer barbelés en posant mon plan par terre maisà l'écart d'une bouse de vache et en évitant de poser le genou sur une marcotte piquante de ronce.

Pendant ce temps-là, le jeune percheron m'observait; il me suivait le long du chemin, me regardant d'un air gentil comme d'habitude; lorsqu'il m'a vu passer à quatre pattes sous la clôture d'en face il a eu l'air de trouver ça très rigolo et il est parti piquer une longueur au galop en faisant des ruades pour s'amuser.

Au retour vers la maison, j'avais à peu près résolu la plupart des énigmes et compris de quoi je suis propriétaire; reste à comprendre où sont les délimitations des 11 parcelles parallèles et en longueur du côté gauche du chemin, alors qu'il n'y a que 5 séparations visibles....chose non facilitée par le fait que la copie du plan cadastral ne montre qu'un côté du chemin et pas l'autre; donc on ne sait pas ce qu'il y a en face; heureusement, j'ai acheté à droite et à gauche, ce qui me permet de voir les deux côtés... mais en concaténant deux photocopies.

Je suis repassée devant ce petit bois, pas entretenu, dans lequel des arbres renversés cachent une carcasse de voiture des années 1960; dans ce bois, il y a une maison extrêmement modeste, à l'état de ruine (plus de toit et envahie par le lierre); j'avais pensé à un moment qu'il s'agissait d'un simple abri de chasseurs (mon oncle avait comme cela un cabanon au fond d'une forêt dans laquelle il cassait la croûte avec ses amis lorsqu'il était à la chasse); chaque fois que je passe devant je la regarde car je sais qu'elle a été vraiment habitée et c'est plutôt effrayant car elle révèle la pauvreté de certains des paysans qui vivaient il y a cent ans: cette maisonnette fait en effet en tout et pour tout (dimensions extérieures maçonnerie en pierre comprise: 3mètres sur 5: 15m² donc ça fait à peine 13m² à l'intérieur; c'était une vraie maison d'habitation: 1 porte, 2 fenêtres, une cheminée; partagée en deux pièces ridiculement petites (une entrée-cuisine et une chambre).

Je voulais rentrer car j'entendais des bruits de chasse; un coup de fusil avait claqué; j'ai toujours peur de n'être pas vue; de recevoir une balle (c'est arrivé à ma mère il y a plusieurs décennies: un plomb de chevrotine est venu s'emmêler dans les cheveux.... de sa nuque... et mon oncle chasseur a reçu une décharge dans la cuisse, blessé par son camarade). Et j'ai peur des passages de chasse à courre car bien qu'adorant les chiens je connais la dangerosité des chiens en meute. Des aboiements de chiens venaient du bois, justement; j'ai alors vu deux hommes avec des fusils en train de traverser le chemin, d'aller dans une parcelle; le chien avait du retard sur eux; ils l'ont sifflé, et il est passé devant moi.

Ensuite j'ai traversé la petite route, suis passée devant l'étable d'un voisin (NON ! je n'emploierai pas la nouvelle dénomination qui est STABULATION ENTRAVEE; ce qui veut dire étable fermée, à l'inverse de la stabulation libre, étable ouverte sur le pré--les bêtes sortent comme elles veulent, et entrent quand elles ont froid. Car je trouve ces termes modernes hideux). Sur un côté de cette étable, les produits de "curage" (les déjections des vache mêlées à la paille des litières, évacués automatiquement) étaient remontés par un tapis roulant et versés sur un tas de fumier de 4 mètres de haut, fumant à cause de la chaleur qu'il dégageait.

Ensuite je suis arrivée devant ma maison; et là, j'ai entendu toute une série de cris; je venais d'effrayer une dizaine de poules faisanes qui étaient cachées dans les herbes, et qui se sont envolées maladroitement.

Voilà, telle fut ma charmante promenade de cet après-midi, en novembre 2004, avant l'arrivée des froids de l'hiver.
Bad)
Revenir en haut Aller en bas
 
¤Chronique campagnarde: l'arpenteur des prés
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Site de la chronique agora

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LES GENTILS BOURSIERS, site de forums de bourse à accès réservé :: Forums de détente ou forums pratiques :: "Le salon": culture et détente, rencontre avec les nouveaux.-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser