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 Le choc culturel québecois

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Albert
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Albert


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MessageSujet: Le choc culturel québecois   Le choc culturel québecois EmptyMer 9 Mar 2005 - 14:33

Pour ceux qui rêvent d'émigrer au québec attention au choc culturel québecois.

Voici quelques liens :
http://www.radio-canada.ca/Medianet/CBFT/Enjeux200406082100_1.asx
http://www.radio-canada.ca/Medianet/CBFT/Enjeux200406082100_2.asx
Reportage de radio-canada qui montre qu'au bout de quelques années devant les difficultés d'intégration des "maudits francais" la majorité rentre en france.

Voici un autre lien
http://www.voir.ca/actualite/actualite.aspx?iIDArticle=34761
Parmi les témoignages celui-là :
Citation :
Seul un Français au Québec pour comprendre ce que ressent un immigré arabe en France!!!

Ayant immigré au Québec il y a presque 20 ans, j'ai une bonne expérience des difficultés d'être d'origine française au Québec. La principale barrière d'intégration a toujours été l'accent!
Non pas les accents québécois auquel je suis largement habitué et qui n'ont plus de secret pour moi, mais l'accent français, celui qui fait peur (complexe d'infériorité des Québécois) et énerve tellement (maudit français!)
Malgré tant d'années passées ici, mon accent est toujours teinté, ce qui me procure depuis vingt ans les mêmes réactions de la part de beaucoup de québécois (sauf ceux qui sont mes amis évidemment!)
C'est vrai qu'il y a des immigrants français qui sont chiants, chauvins, hautains, mais ce n'est pas la majorité. Par contre, c'est le stéréotype préféré du Québec pour mieux les détester. Il y a 20 ans, lorsque je suis entré au CEGEP, un prof m'a dit que j'étais hautain avec lui par ce que je lui disais « vous ». Maintenant les choses changent, mais il n'y a pas si longtemps c'était faire le maudit français hautain que de vouvoyer les gens. Je me rappelle mon premier travail d'été à Domtar (Rive Sud). Tout le monde était pur laine, sauf moi qu'ils appelaient le français (en trois mois, personne ne m'a appelé par mon prénom!) et un mulâtre né à Montréal qu'ils appelaient le nègre.

Franchement, à chaque fois que je vais en France et que je les entends parler des gentils québécois avec leur accent charmant, je me retiens pour pas leur avouer que ceux qu'ils adorent les détestent royalement!
Seul un Français au Québec pour comprendre ce que ressent un immigré arabe en France!!!
Un conseil aux Français fraîchement débarqués : apprenez vite à dire « la la la, ca va faire, mettez tout au féminin (une aéroport, etc) et dites que le Québec c'est formidable et la France d'la marde. Parce que tous les immigrants au Québec ont le droit à la différence culturelle, sauf les Français.
Personne ne penserait à dire à un italien de retourner en Italie!!! Parce qu'il a l'accent québécois?

Fabrice Renty
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Elisabeth
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Elisabeth


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MessageSujet: Je connais un jeune homme qui a tenu 4 mois à Montréal   Le choc culturel québecois EmptyJeu 10 Mar 2005 - 0:29

Je connais un jeune homme français qui a tenu 4 mois à Montréal avant de craquer gravement pour inadaptation importante.

Ses parents l'avaient envoyé faire une année universitaire là-bas après sa licence passée en France. Il avait 22 ans. Il quittait pour la première fois le nid douillet de papa-maman, il faut dire.

Rien n'est allé pour lui: la ville ne lui plaisait pas, les gens non plus, le froid vif du mois de novembre faisait un grand changement par rapport au climat de sa région d'origine. Chaque fois que ses parents lui téléphonaient, ils entendaient des plaintes de plus en plus fortes. Ils ont fini par le ramener à la maison avant que cela ne tourne à la dépression nerveuse. Je n'ai pas su les détails mais il y a peu être eu aussi pour lui ce ressenti d'être un étranger peu accepté.

Tout cela est étonnant car c'est vrai que dans le coeur de beaucoup de Français, les Belges et les Canadiens francophones sont nos frères.
Par contre je crois que nous sommes très aimés des Belges...envers qui, par contre nous sommes parfois méchamments moqueurs. Là, la situation est inversée.


Dernière édition par le Jeu 10 Mar 2005 - 0:46, édité 1 fois
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Albert
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MessageSujet: Re: Le choc culturel québecois   Le choc culturel québecois EmptyJeu 10 Mar 2005 - 0:41

Dans l'inconscient collectif ils ne pardonnent toujours pas aux francais de les avoir laissés tomber pendant la guerre de 7 ans il y a près de 250 ans.
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Albert
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Albert


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MessageSujet: Re: Le choc culturel québecois   Le choc culturel québecois EmptyDim 13 Mar 2005 - 22:52

Le témoignage de fabrice n'est pas un cas isolé .
Voilà d'autres témoignages qu'on trouve à la date du 8 juin 2004 dans la rubrique :"pourquoi est-ce si difficile pour les immigrants français de s'adapter à notre mode de vie ?" à ce lien
http://www.radio-canada.ca/url.asp?/actual...e-recents.shtml

Je n'ai retenu que les témoignages qui montre l'échec de l'intégration de francais au québec mais c'est vrai qu'il y a aussi des témoignages inverse de gens qui réussissent très bien leur intégration .
Simplement c'est pour souligner la vision faussée que les francais ont du québec.
En plus ces témoignages sont vraiment édifiants.

Citation :

13 juin 2004, 16 h 00
En tant que professeur d'université français au Québec, j'ai pu me rendre compte d'un certain nombre d'éléments de réponse à cette question. Tout d'abord, il faut noter que les Québécois sont des Américains avant d'être des francophones. Ils prétendent généralement se distinguer des Américains mais, à mes yeux, n'y parviennent absolument pas car tout dans leur attitude me rappelle l'Amérique profonde. Si l'on s'attend à communiquer avec des francophones ou des francophiles, on déchante très rapidement car, même s'il existe chez eux une certaine admiration de la France, il y a souvent un racisme et une haine tangibles à l'égard des francophones européens. Cette attitude provient de ce complexe d'infériorité qu'ont les Québécois vis-à-vis de la France et de l'Europe. La vie quotidienne ici au Québec confirme bien que nous, Européens, n'avons pas grand chose en commun avec les Québécois. En tant que francophone, je me sens ici un complet étranger.
Nicolas, 35 ans, Québec

13 juin 2004, 12 h 14
Pourquoi incitez-vous toute sorte de professionnels à venir s'installer si vous n'avez pas l'intention de les laisser exercer leur métier? L'exclusion légalement instituée (que les québécois eux-mêmes doivent subir) est déjà indéfendable, mais appliquée à des gens qui encourent des coûts énormes pour venir, incités par des instances publiques qui cherchent un bon choix d'immigrants "de qualité", ça frise la fraude. Si vous ne comptez pas engager les réformes majeures qui seraient nécessaires à une réelle ouverture, alors le minimum serait que les délégations québécoises à l'étranger informent les intéressés éventuels (et PAR ECRIT, afin qu'ils puissent faire valoir les promesses qui comme nous avons vu sont trop faciles à faire), de données simples comme la durée moyenne de l'attente, de TOUTE la somme de vos éxigences légales, voire de la xénophobie qui malheureusement leur fermera trop souvent les portes, avant qu'ils ne puissent éxercer leur métier. C'est une question de décence de base. Vous ne pouvez d'ailleurs qu'en "gagner," car vous finirez par récruter les gens soit du monde qui est très mal pris, soit les vrais courageux, qui risquent vraiment de rester!
Alfredo Montreal

13 juin 2004, 9 h 59
Depuis 8 ans que je vis au Québec, je constate que le mode de vie des québécois est trop différent de celle des francais. Oubliez les apéritifs improvisés avec les amis comme en France. Ici, des trempettes de légumes et apportez votre bière ! Cet exemple simple, illustre toute la différence entre les quebecois et les francais. Moi aussi, j'étais arrivé en couple comme la kiné du reportage. Maintenant je suis seul et j'ai pu apprécier l'inexistance de solidarité après un accident qui m'a immobilisé chez moi pendant 1 an : pas de visiites de collegues de travail, même pas de téléphone. Ici c est chacun pour soi et le cash d'abord. Je vais donc repartir en France.Dommage, j'aime toujours le québec .
Fred- Granby-qc

10 juin 2004, 12 h 50
Tout a été dit à la MRCI pour nous faire rêver et venir le plus rapidement possible ici. Oui rien n'a été laissé au hasard... Il aurait certainement fallu que j'enregistre le discours qui m'a été fait au départ et le comparer à celui qui m'a été fait à mon arrivée. Bien sûr je suis partie et je l'ai voulu.. Mais je ne m'attendais certes pas en faisant une fausse couche en octobre dernier qu'on me dise de revenir à l'hopital le lendemain (sans avoir obtenu le moindre soin hormis quelques recommandations) car le service de radio venait de fermer (j'attendais depuis 11h00 et le service fermait à 16h00)... Je ne m'attendais pas non plus à ce qu'on me réponde lors de ma demande de prêt hypothécaire que dans ma situation d'immigrante, je devrais être heureuse des solutions peu glorieuses qu'essayait de trouver pour moi une directrice de prêt hypothécaire de la BMO.. Il ne m'était pas non plus venu à l'idée que ma fille devrait faire une secondaire 5 au lieu d'entrer au Cégep comme convenu par téléphone quelques mois plus tôt. Ni que n'ayant pas reçu l'enseignement prévu au Québec, et ne pouvant le suivre entièrement faute de temps dû aux autres matières, ma fille devrait reconfigurer son orientation scolaire au Cégep. Je n'aurais pas non plus songer qu'on oserait proposer un jour un salaire de 8 dollars à un technicien avec plus de 20 ans d'expérience ou qu'on lui claquerait la porte au nez en lui disant : "Vous êtes français alors bonne chance". Ne m'a-t-on d'ailleurs pas dit à moi "Comment avez vous fait pour trouver du travail, vous êtes française.." Beaucoup de déception... J'y suis, j'ai investi, j'ai perdu beaucoup de mes illusions et maintenant ne me demander plus de faire de grands sourires à propos du Québec, seuls les écureuils y arrivent !!!
Isabelle P.
Brossard,
Québec

Nous avons immigré en famille avec 3 jeunes enfants en 2000, et cela fait donc 4 ans que l'OIQ (Ordre des Ingénieurs du Québec) m'interdit de fait d'exercer ma profession d'ingénieur (parce qu'il me manque 2 années de notes d'il y a 25 ans, car l'école les a détruites au bout de 5 ans ...). Le plus grave, c'est que ceci existe malgré l'accord d'équivalence entre les ingénieurs québécois et français, accord qui n'est en fait réellement appliqué que dans un seul sens: * Un ingénieur québécois ou canadien qui descend de l'avion à Paris, peut de suite exercer en tant qu'ingénieur sans aucune démarche. * À l'inverse, un ingénieur français qui débarque à Montréal n'est plus rien: en foulant le sol, il vient de perdre son diplôme car il ne peut plus ni porter le titre, ni exercer sa profession !!! ** pour l'instant, il peut toujours ouvrir un 'dépanneur' jusqu'à ce qu'il y ait un 'ordre des dépanneurs' Bad) ** autre solution: choisir une province avec un ordre plus ouvert aux ingés de france.
Concernant le fait qu'un ingénieur français ne peut facilement exercer sa profession au quebec, il existe un récent regroupement des 'ingénieurs français' établis au quebec dont le but est l'entraide et d'améliorer l'intégration au quebec de ses membres: www.groups.yahoo.com/group/rifq-group et www.groups.yahoo.com/group/ecifq-group Un site web spécifique sera créé prochainement et joignable à partir de ces groupes yahoo, donc bienvenue à tous en espérant que les choses s'améliorent réellement d'ici la prochaine émission de 'Enjeux' car le Québec serait un merveilleux pays si l'on pouvait y exercer normalement son métier d'ingénieur (leroy@candau.com) ...
Yann-Leroy
Montreal,
Québec


9 juin 2004, 20 h 42
La plupart des Français qui s'installent au Québec ont une vision fausse de la réalité qui les attend une fois sur place. On vient en voyage de repérage, on "tombe en amour" pour ce pays et ses gens si accueillants (pour les touristes) , on est recruté par la DGQ sur la base de nos métiers "soi-disant" en demande, sur la base de nos diplômes qui ne seront pas reconnus. On arrive des projets pleins la tête, prêts à s'intégrer et on va droit dans le mur! Visa en poche, ce n'est plus "J'adore la France" c'est "Maudit Français tu vas pas me coloniser et me voler ma job" On m'a même reproché d'avoir abandonné la Nouvelle France aux Anglais! Comme si moi je reprochais à mes amis allemands les crimes de leurs parents! Pour un choc, c'est un choc, et pourtant je n'ai rien d'une arrogante, je viens du fin fond de la province française et je n'ai de leçons à donner à personne. La seule chose: j'aimerais qu'on me reconnaisse à ma juste valeur j'ai une vie et une expérience derrière moi, je n'ai pas redémarrer à zéro!
martine Mazel
Québec

9 juin 2004, 15 h 31
Nous sommes arrivés il y a 3 ans et nous sommes déçus de notre vie ici. Nous comptons rentrer rapidement. Contrairement à ce que veut faire croire M. Maquennehan, tous les Français ne sont pas hautains. Nous avons été "recrutés" à l'école par la dgq, nous avons fait les réunions d'"informations" et nous avons tenté notre chance. Malgré deux boulots corrects, notre vie ne nous plait pas du tout (pour les raisons évoquées et la vie en générale). Nous avons fait des efforts dès le départ pour ne pas nous comporter en maudits français mais les réflexions fusent toujours après trois ans que ce soit dans la rue ou pour un entretien d'embauche. Le gouvernement québécois ns attend mais pas les québécois et les Français ne sont pas très appréciés ici (je ne mets pas tout le monde dans le même sac). On est venus en croyant ce qu'on nous avait dit (comment penser qu'un organisme pareil puisse mentir autant ?). Concernant les retours, dans mon entourage,plus de la moitié des gens rentrent alors les 16%, je n'y crois pas
Nina
Montréal,
Québec

9 juin 2004, 1 h 03
Voilà 40 ans que je vis au Québec et 40 ans que je ne sens pas que les québécois nous ouvrent la porte de leur coeur et de leur maison. Le pays est magnifique, mais les français ne sont pas aimés ici. Certaines personnes avec qui je travaille me disent encore que les québécois se font manger la laine sur le dos... par les français, que nous leur piquons leurs jobs, que nous profitons de votre système de santé, que, que... Il n'y a pas une journée où on ne me fait pas des remarques sur mon accent. (En France on me dit que j'ai l'accent québécois!!!) Comment peut-on se sentir intégré! Ce qui me fait très peur, c'est la retraite, seule, ici, sans conjoint pour me protéger (le mien est rentré en France depuis longtemps). Je crois que lorsqu'on sera beaucoup de vieux a avoir besoin de soins de santé, ce sera terrible pour les étrangers comme moi. Je pense donc à rentrer au pays moi aussi. Dommage! Votre reportage m'a toutefois montré que je n'étais pas la seule avec ma douleur et ma déception. Merci!
Marie
Québec
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Albert
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MessageSujet: Re: Le choc culturel québecois   Le choc culturel québecois EmptyLun 28 Mar 2005 - 12:42

Un autre témoignage intéressant d'un francais qui a travaillé au québec.

http://dchaffiol.free.fr/infogene/demarche/art_USCAproc_t.htm

Citation :
Travailler aux States ou au Canada
[CanadaNet]

Il y est allé et a travaillé tantôt à Montréal (Québec), tantôt aux Etats-Unis. Il en est revenu. Voici quelques moments choisis de sa vie courante, mais, en clair, pour rester là-bas, il faut vraiment "aimer cela"!
Mes "questions" sont en italique rouge.
Les renseignements essentiels de cet (très long...) entretien sont soulignés.
Cet entretien comprend trois sujets principaux :
Québec,
Travailler dans le continent Nord-Américain,
La filière pour travailler aux Etats-Unis.


* Québec,
Travailler dans le continent Nord-Américain,
La filière pour travailler aux Etats-Unis,

Votre première expérience sur le continent nord américain a d'abord concerné le Québec, exact ?
Oui, muni d'un bon pécule et d'un niveau BAC+4, je n'ai eu aucun problème à convaincre la Délégation du Québec. Cela m'a permis de m'installer près de Montréal.

Peut-on trouver du travail au Québec ?
La politique officielle du gouvernement y est favorable : la main d'œuvre informatique manque, d'où une recherche active d'étrangers. L'énorme problème, au Québec, c'est que le gouvernement n'est pas celui qui embauche. Ceux qui ont le pouvoir d'embaucher sont les québécois et eux, c'est très clair, ils n'embauchent, en très grande majorité, que les québécois...

vous avez un exemple précis ?
Je voulais profiter de mon installation au Canada pour faire de ma passion un métier, à savoir voler. Plusieurs agences d'hélicoptères laissaient entendre qu'elles cherchaient près de 400 pilotes d'hélicoptères pour participer à la construction d'un gigantesque barrage aux voies d'accès difficiles (dans la baie James, au *nord* du Québec). Le gouvernement canadien n'a pas démenti. J'ai donc payé (très chers) des études de pilotes d'hélicoptères en compagnies d'une soixantaine d'autres Français. Une fois la formation terminée et le brevet en poche, aucun de nous n'avons réussi à décrocher le moindre contrat...

Qu'avez-vous fait à ce moment ?
J'ai voulu monter mon entreprise pour initier les gens à l'ULM. Afin de la faire connaître, tout y est passé: articles dans les journaux locaux, émissions de télé, interviews pour les radios, ... rien y a fait. Aucun client du pays n'est venu!

Et alors ?
Je me suis recentré sur mon métier initial : l'informatique. Mais là encore, cela n'a pas été facile de trouver. Certains patrons québécois me l'ont même dit en face: à compétences égales (voire même légèrement inférieures) un québécois sera toujours préféré! J'ai finalement trouvé dans une boite étrangère installée au Québec et n'employant surtout que des étrangers... dont beaucoup repartaient au bout de deux ou trois ans!

Pourquoi des étrangers repartent du Québec ?
Tous ne repartent pas, loin de là! Concernant les français, en revanche, c'est très fréquent. Des ressortissants de pays connaissant de gros problèmes économiques ou démocratiques peuvent parfaitement se plaire au Canada. Bien que ce pays offre des salaires bien inférieurs à ceux des Etats-Unis, il propose un niveau de vie facilement supérieur à ce qu'un Roumain ou un Yougoslave aurait pu connaître. L'immigration est facile, il est très aisé d'avoir sa maison, une ou deux voitures, un grand terrain... et la plupart des étrangers ont leur communauté au sein de laquelle ils peuvent se retrouver.

Mais les Français, eux, ne s'y plaisent pas ?
Au bout d'une période allant de quelques mois à deux ou trois ans, un Français percevra ce pays comme "moins civilisé" par rapport à ce qu'il a laissé. Les seuls avantages matériels (maison, voiture...) ont du mal à compenser un salaire qui est en général inférieur (environ 120000 F/an) à celui proposé en France, et surtout le fait que, au Québec, le Français est clairement peu apprécié.
Des problèmes de différence fondamentale de culture, amusant au début ou encore sympathiques lorsque l'on ne fait que passer des vacances, finissent par devenir très difficile à vivre.
En passant, deux détails sont à noter :
- Ne parlez jamais spontanément à un Québécois de la France. Ils détestent cela! Contentez-vous de répondre laconiquement à leurs questions sur le sujet s'ils en posent...
- Si vous êtes du genre masculin et célibataire, tâchez de vous trouver une compagne Française et emmenez-la avec vous! Le « French Lover » n'a pas vraiment la côte là-bas...
[Des réactions formalisées ont été regroupées au sein d'une page de réactions!]

Mais que nous reprochent-ils et comment cela se traduit-il ?
La raison historique remonte aux années 1750, où nous les avons "abandonnés aux Anglais". Cette partie de l'histoire est soigneusement enseignée aux enfants, ce qui est un premier facteur, et, en plus, ce comportement "anti-Français" est entré dans leur culture. Ce sont souvent des jeunes qui me manifestaient leur antipathie. Par exemple, lorsque je faisais mes courses chez un "dépanneur" (terme qui désigne chez eux une épicerie qui ferme tard), j'étais toujours accueilli avec le sourire... jusqu'à mes premiers mots, lesquels trahissaient ma provenance. C'est tout juste si l'on ne me jetait pas alors ce que j'avais demandé à la figure! Le problème est que cela se répète pratiquement tous les jours, pour le moindre service que vous pouvez demander : c'est un facteur usant qui y est pour beaucoup dans le retour massif des Français.
N'oublions pas qu'un autre facteur de "conflit" peut se trouver dans le comportement de certains touristes français qui arrivent en "pays conquis" ou encore "ancienne colonie française", pour qui les Québécois "ne savent pas bien parler français" et sont donc "inférieurs". Ce genre de comportement débile et arriéré n'arrange pas la situation des autres français qui n'ont pas ce type de préjugé...
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On repère facilement que vous êtes français ?
Tout vous trahi: votre comportement, votre accent, vos expressions. Si vous entrez dans un magasin en disant « Bonjour! », vous êtes catalogué : les Québécois disent « Hello » (prononcé « Allo » pour éviter de faire comme les anglais!). Lorsque vous sortez, ils vous diront (si vous n'êtes pas Français!) « Merci et Bonjour » (synonyme de « Bonne journée »). Là où il faut être très méfiant, c'est lorsque vous demandez des services.

C'est-à-dire ?
Par exemple, il m'est arrivé plus d'une fois de devoir m'y prendre à plusieurs reprises pour me faire livrer des meubles (payés à la commande): au moment du rendez-vous, personne... Mais le pire, c'est avec les ENR.

Les ENR ?
Beaucoup de services au Canada passent par les ENR. Ceux-ci sont des particuliers qui montent une entreprise individuelle "enregistrée". C'est très facile à faire, sans frais, et cela vous permet de gagner de l'argent. Si vous voulez acheter une voiture d'occasion (ils disent un « un char usagé »), vous avez de fortes probabilités de tomber sur un ENR qui retape dans son garage 5 ou six voitures et qui vit de leur vente. Si vous voulez un "déneigeur" (quelqu'un qui vient dégager votre terrain afin de vous permettre de sortir de votre garage, regagner la route et partir au boulot, ce qui est indispensable 7 mois sur 12), vous aurez la visite d'un ENR! Seulement, en cas de litige, vos recours sont quasi-nuls. Même si vous en attaquez un en justice, son statut d'ENR rend tout remboursement impossible (il n'a pas le capital nécessaire pour rembourser, il se déclare en faillite et se réinscrit après). Or, des litiges avec un ENR, cela arrive d'autant plus facilement que vous êtes Français... car ils vous voient (entendent...) venir et savent bien profiter de votre inexpérience!
( Donc, pour une voiture, achetez-la *impérativement* chez un concessionnaire et prenez le temps de comparer. Dans le même ordre d'idée, n'achetez *jamais* de maison. Si vous ne voulez y passer que deux ou trois ans, louez-la, cela vous évitera de la revendre à perte).

[NDR : les paragraphes précédents ainsi que le suivant contiennent des affirmations "choquantes" concernant les Québécois...
Si elles sont dans ce témoignage, c'est qu'elles m'ont été affirmées par plusieures personnes différentes.
J'invite tout Québécois qui souhaiterait faire valoir son point de vue à témoigner, comme cela est précisé dans la "page de réflexion" qui accompagne ce témoignage.]
[Des réactions formalisées ont été regroupées au sein d'une page de réactions!]

Comment percevez-vous les Québécois ?
Ils me rappellent certains provinciaux de la France profonde qui auraient oublié d'évoluer dans leur mentalité. Certains détails laissent songeur. Il faut avoir vu, par exemple, des Canadiens (cela ne se pratique pas que au Québec) revenir de chasse : ils attachent leur proie (cerf, biche, orignal) sur leur voiture et paradent pendant des heures en traversant fièrement toute la ville. Certes, nous avons aussi nos chasseurs "bourrins" en France, mais à ce stade... La mentalité Canadienne est donc, à mon avis, encore assez rude et "rustre", ce qui n'est pas anormal (le climat rend la vie assez rude, et de plus, le Québec est gros comme 7 fois la France et il y a dix fois moins d'habitants). Cela ne comporte pas que des points négatifs : conscients de vivre dans un pays rude (où des températures de -30°C peuvent tuer une personne à pieds en quelques minutes, par gel du cerveau), n'importe quel Canadien s'arrêtera pour vous porter assistance si vous êtes en panne avec votre voiture. On retrouve ce comportement chez la police. J'ai eu l'occasion de rencontrer la GRC (Gendarmerie Royale du Canada , en anglais "RCMP", pour Royal Canada Mounted Police), qui est l'équivalent d'une gendarmerie fédérale, ou encore la SQ (Sûreté du Québec, la police locale). Ce sont des pros, qui interviennent rapidement (bien plus qu'en France!), qui ne font pas de distinction entre étrangers et locaux et qui sont bien équipés. J'ai ainsi constaté la disparition de ma voiture un soir (à 22 h.) en plein hivers à la sortie du travail. 5 minutes plus tard, j'étais dans la voiture d'un officier qui, pianotant sur son ordinateur (tout en conduisant!) m'a conduit à ma voiture : elle avait été déplacée pour permettre à un déneigeur de passer. Il a bien attendu que je monte dans ma voiture, que je démarre et que je commence à rouler avant de s'éloigner lui-même.
[Des réactions formalisées ont été regroupées au sein d'une page de réactions!]

Québec,
* Travailler dans le continent Nord-Américain,
La filière pour travailler aux Etats-Unis.

Votre retour est-il isolé ? Avez-vous des problèmes d'adaptation ?
Non aux deux questions! D'une part, vivre au Québec est difficile et usant pour le moral. D'autre part, concernant le Canada, il faut vraiment réussir à accepter un climat qui impose une neige et un froid important 7 mois sur 12, à partir de fin Octobre à Mai, avec de la neige en permanence de mi-Décembre à Avril... Enfin, concernant le Canada et les Etats-Unis, travailler "à l'américaine" nécessite vraiment d'accepter un comportement qu'un Français trouvera très peu... naturel!

C'est-a-dire ? Comment se passe une journée au bureau ?
Pour résumer, chacun dans son coin! Personne ne parle spontanément à personne (en dehors des sujets professionnels) et il n'y a pas de "pause café" qui réunissent tout le monde pour bavarder. Si jamais cela se produit, les sujets de conversations sont limités et souvent limités au sport!). La gastronomie n'est pas... fameuse et il n'est pas rare de voir des employés amener leur propre repas (lunch) qu'ils avaleront en vitesse sur un coin de leur bureau tout en continuant à pianoter sur leur bécane...

Comment cela se passe dans le reste du Canada ? (mentalité, travail...)
On y est considéré comme un étranger comme un autre... à condition de toujours préciser que l'on est « French from France »! Un Canadien anglophone, lorsqu'il entend parler Français, ne se pose aucune question et vous assimile à un Québécois... Or, les anglophones et francophones ne s'entendent pas vraiment entre eux...

A vous écouter, travailler "là-bas" n'a pas l'air aisé et pose d'important problèmes d'adaptations culturelles
La mentalité de ces deux pays est en effet différente de la notre. Si vous ajoutez un climat pas toujours agréable (voire, au Canada, très rude), et une communauté Française peu développée, vous comprenez pourquoi beaucoup de nos compatriotes finissent par rentrer. Certains éléments font mieux "passer la pilule" et permettent cependant de rester : le climat (style Floride ou Californie!), le confort matériel (maison, voiture, ... même si cela ne suffit pas pour tout supporter!) et l'argent (surtout aux EU, où cela "paie bien", mais attention, cela "paie beaucoup moins bien", selon nos critères Français, au Canada).
S'il y a un point sur lequel je veux insister, c'est le caractère "usant" de cette différence : elle atteint son summum (et devient donc insupportable) au Québec, où votre statut de "personna non grata" vous fait très vite regretter votre pays natal. Ce qui est fou, c'est que les Français qui veulent partir (au Québec ou ailleurs) ne vont pas croire ces propos et vont les attribuer à une personne "ayant des problèmes d'adaptation". Pourtant, ces même Français risquent de revenir dans deux ans avec les mêmes conclusions...
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MessageSujet: Les Français semblent mieux acceptés chez les anglophones   Le choc culturel québecois EmptyLun 28 Mar 2005 - 23:19

Citation :

...........
Comment cela se passe dans le reste du Canada ? (mentalité, travail...)
On y est considéré comme un étranger comme un autre... à condition de toujours préciser que l'on est « French from France »! Un Canadien anglophone, lorsqu'il entend parler Français, ne se pose aucune question et vous assimile à un Québécois... Or, les anglophones et francophones ne s'entendent pas vraiment entre eux...

La solution de confort social semble être, pour les Français qui veulent émigrer au Canada, de ne surtout pas chercher à travailler au Québec sous le prétexte de la facilité de la langue, mais plutôt d'apprendre l'anglais et d'aller travailler avec les anglophones (voir citation).
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