¤Tour du Maroc en 8 jours: voiture et tente: souvenirs:
Je me rappellerai toujours ce voyage: j'avais fait le tour du Maroc en 8 jours pendant les vacances de Noël (enfin, là-bas, cela ne s'appelle pas comme ça puisque c'est un pays musulman).
Une Simca 1100, une tente pour aller de camping en camping, et un berger belge cassant les oreilles de tout le monde avec ses aboiements sur le siège arrière.
J'avais effectué le circuit: Rabat>Meknes>Midelt>Errachidia>Erfoud>Ouarzazate>Marrakech>Casablanca>Rabat
Le début de la route (Rabat-Meknes-Midelt) consistait en la traversée du Moyen-Atlas pour se retrouver à l'est du pays et pas très loin de la frontière algérienne, sur une route allant plein sud vers le Sahara. On y longe des endroits assez desséchés, mis à part un espace de fraîcheur près des sources bleues de Meski, avec un charmant camping, dans la vallée du Ziz. C'était à une époque où il pleuvait peu, et je me rappelle avoir longé un lac de barrage à moitié vide. Ensuite vers Errachidia, tout devint encore plus sec et poussiéreux.
Ensuite l'arrivée à Erfoud, ville poussiéreuse et environnée de sable. C'est là que sont vendues l'essentiel des pierres fossiles qui sont trouvées dans le sud Marocain (secteur Ouarzazate-Erfroud-Rissani au sud-est du Massif Atlas, au bord du Sahara; les enfants en vendent le long des routes. Dans toute la ville, ce ne sont que boutiques dans lesquelles ces fossiles sont vendus. Certaines ont des formes splendides. J'en avais acheté pas mal et cela m'avait fait des cadeaux pour ma famille.
Il y en a aussi à vendre dans toutes les boutiques de souvenirs dans les autres régions du Maroc; mais la région de production est là.
http://perso.wanadoo.fr/herve.chatelier/maroc2002.htm
A l'est de Rissani il y avait un village à moitié enterré dans le sable (il était en train de s'ensabler, je pense que maintenant il ne doit plus exister), qu'on passait pour aller voir les premières dunes du Sahara; là il y avait un bistrot à canettes de coca-cola et un dromadaire sur lequel on pouvait monter pour faire quelques pas; et aussi l'épave très bien conservée d'un petit avion de l'aéropostale. Cet avion montrait de façon impressionnante les conditions pratiquement héroïques de transport aérien de courrier de l'époque. C'est le coin qu'on appelle "Merzouga" (mais ma mémoire flanche)
Sur cette route j'avais sympathisé avec un enfant vendeur de pierres qui parlait étonnamment bien le français et qui était très intéressé par ses études: j'étais émerveillée par tant de curiosité et de désir d'apprendre; je lui ai donné trois livres: à la campagne, là-bas, il n'y a pas de livres; par contre, à Rabat, il y avait dans le marché aux puces un bouquiniste qui vendait pour rien des livres scolaires périmés; alors j'en avais toujours quelques-uns dans ma voiture pour donner à des enfants de la campagne.
Après vers Boulemane du Dadès pour rejoindre Ouarzazate, nous avons fait des détours pour visiter l'abord des gorges du Dadès et du Todra mais, pour l'une, il fallait un véhicule 4X4, et pour l'autre, nous avons, au fond de la vallée magnifique (voir ci-dessous photos), commencé à monter la route de pierre, qui, accrochée à flanc de montagne, monte sur le plateau; mais au bout d'un kilomètre cela s'est révélé vertigineux: il n'y avait pas de garde-fous; il y avait à peine la place de se croiser; j'ai eu peur de ne pas pouvoir faire demi-tour plus haut; donc j'ai décidé de redescendre; j'ai eu du mal à faire demi-tour il a fallu que le nez de ma voiture vienne au ras du ravin; j'avais la gorge serrée par le vertige; une embardée ou une erreur sur le levier de vitesse et c'était le plongeon; BRRR;
au Maroc, la situation pour manoeuvrer c'était souvent ça:
à la fin de ma manoeuvre de demi-tour, j'ai aperçu un paysan en djellabah blanche qui descendait de la montagne à pied, et qui marchait avec un bâton; il voulait qu'on l'emmène à la ville; on l'a pris; hihi il était étonné de voir une femme conduire; et pendant tout le chemin il a répété: "françaouia zouina" (gentille française, ou jolie française).... je lui avais économisé 25 km de marche à pied...
http://www.ouarzazate.com/fr/gorges.htm
Ensuite à Ouarzazate, c'était le 31 décembre: tente plantée dans le grand camping confortable qui s'y trouvait. La nuit: froid glacial: grosse "pelade" sous la tente (glagla) heureusement les lits de camp étaient surélevés car le sol était glacial; le soir le maître du camping avait fait restauration pour les campeurs, et nous avions donc fêté le réveillon avec un tagine aux sardines qui m'avait coûté 15 dirhams (12 F à l'époque..le dirham a encore baissé depuis); par contre j'avais moins apprécié de partager mon repas avec un couple franco-anglais de jeunes paumés désoeuvrés qui traînaient dans la région depuis trois mois à la recherche de drogue et qui avaient voulu me faire goûter un joint, que j'avais refusé.
Ensuite de Ouarzazate, par une route splendide qui longeait des ksars, une pointe plein sud pour aller voir Zagora, une des dernières villes avant le Sahara Occidental, avec à bord un jeune Canadien français très sympa, rencontré au camping de Ouarzazate, qui faisait le tour du Maroc en auto-stop et en autocar, avec tente et sac à dos.
Ensuite, retour par Marrakech, où nous avons voulu compenser le fait que depuis huit jours il n'y avait eu qu'un repas qui ne soit pas un pique-nique, en allant nous goinfrer au restaurant français de la ville (escargots+cuisses de grenouilles)(MIAM).
Coût total du voyage (on avait emmené des provisions d'épicerie au départ et on a tout le temps pique-niqué sauf deux fois): prix de l'essence + les fournitures d'épicerie pour le voyage +les achats de souvenirs+100 F par personne pour huit jours (100F= 7 nuits de camping+un dîner de réveillon+un repas au restaurant à Marrakech!!!!...mais c'était il y a longtemps!)
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